L'Albarine (suite)
Enfin elle sort de la foret, et c'est là entre le Montoux et La Léchère, au Platet Guillon qu'elle reprend ses méandres dans les prés bientôt rejointe par des rus venus de Macconod. Ici elle coupe le chemin forestier qui monte à Gruent et on constate la présence d'un gros rocher dans lequel une encoche rectangulaire a été taillée de main d'homme, vestige d'un moulin ou d'une ancienne passerelle ?
En regardant dans le torrent on peu voir une multitude de phryganes ou porte-bois ces larves qui, à l'instar du bernard l'ermite squattant les coquilles abandonnées de voisins, enveloppent leur fragile abdomen dans un fourreau constitué de débris de bois et de petits graviers.
Après avoir traversé la route elle se dirige vers le hameau de La scie ou comme son nom l'indique se trouvait autrefois un moulin, maintenant exploitation agricole, qui actionnait une scierie et serpente jusqu'au Pontet autre moulin dont on peut encore voir les vestiges de la roue.
Sur toute cette partie de son parcours l'Albarine est rarement à sec, même en plein été et à certains endroits, comme ici sur le début du sentier des 3 cascades derrière Brénod, il n'est pas rare de rencontrer des enfants pêchant dans les trous d'eau plus profonds.
Après avoir traversé la départementale qui relie Brénod à Champdor elle se dirige vers le marais des loups puis bifurque plein Sud, parallèle à la route.
Sur toute cette partie, en Pré Ménétrier, son tracé a malheureusement été modifié par l'homme en une longue ligne droite soulignée par le trait rouge sur la première photo suivante (à ce sujet lire ce témoignage d'un ancien paru dans l'Echo du Plateau) mais la nature résiste et je me rappelle étant gamin que son lit était raclé jusqu'à la roche, depuis la végétation a repris du poil de la bête et le cours de l'Albarine se fait plus sinueux se faufilant entre les saules, les roches et l'herbe.
Puis elle se jette dans l'étang de Champdor, retenue d'eau artificielle toujours fréquentée par les pêcheurs amateurs de carpe, sur lequel s'ébattent canards et foulques et où batifolent allégrement les crapauds en mal d'amour. Quand son niveau le permet, l'Albarine quitte l'étang par la chute prévue à cet effet, traverse la route qui mène de Champdor à Corcelles, longe le vieux moulin, le plan d'eau puis poursuit son chemin en direction du sud à travers champ, poussée inexorablement par la faible pente ...