La fourche

La fourche était autrefois un bel objet en bois, souvent issu de l'artisanat local. Les pointes de notre modèle sont gainées de corne du plus bel effet, certaines se paraient de fourreaux en métal. La pointe centrale est taillée dans le prolongement du manche, alors que les latérales sont distinctes, assemblées au manche au moyen de deux pièces métalliques et probablement par un jeu d'emboitage, mais pour en être sur il faudrait procéder à l'autopsie de la chose, ce que le propriétaire n'aurait certainement pas accepté. Pour apprécier la rusticité de notre fourche, il suffit de constater que de l'écorce est encore visible par endroit sur le manche.

Chaque ferme avait nécessairement sa dotation en fourche, car en période de fenaison (quand on faisait les foins quoi !) et avant la mécanisation des travaux agricoles, cet objet servait à faire les charrées et à rentrer le foin , aliment au combien important pour les bêtes durant les longs hivers Haut-Bugiste.

Beaucoup plus tard, on a retrouvé ces fourches derrières la buvette de certains bals populaires (suivez mon regard), où elles participaient sans doute à la décoration et devaient susciter inconsciemment, en évoquant la rudesse des travaux des champs, une soif inextinguible chez les participants les obligeant à consommer force rouges limés et autres kro.

                   

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